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 Chrisopompe de Pompinasse

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AuteurMessage
Mylène
Rang: Administrateur
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Mylène


Nombre de messages : 167
Date d'inscription : 29/07/2005

Chrisopompe de Pompinasse Empty
MessageSujet: Chrisopompe de Pompinasse   Chrisopompe de Pompinasse Icon_minitimeJeu 26 Avr - 23:23

Un conte des Antilles.

Cette Dame, qui donc était Reine, était désespérée. Elle désirait un enfant et ne pouvait en avoir un. Elle avait fait des neuvaines auprès du Bon Dieu.

La population, en grandes processions, avait porté jusqu'au ciel le désir de la Reine. "Bon Dié pas té ka voyié iche pou li" (Le Bon Dieu ne lui envoyait pas d'enfant).

Une vieille femme lui dit :
- Mangez poisson, poisson titiri. Le Bon Dieu bénit les pêcheurs. Vous voyez bien qu'ils ont beaucoup d'enfants. Mangez du poisson titiri, le Bon Dieu vous enverra beaucoup d'enfants.

La Reine mangea du poisson titiri à toutes les sauces : court-bouillon, blaff, "z'accras" (croquettes). Le résultat fut négatif.

Alors elle alla faire une cure à la fontaine Moutte. "Qui boit l'eau de Moutte, à un petit enfant". La Reine n'eut pas de petit enfant. Que faire ? Cependant, elle était bonne, elle était charitable. Elle se promenait triste, triste dans son grand palais. Elle voulait un petit enfant !

Elle était désespérée, si désespérée qu'un jour elle dit :
- J'ai tellement envie d'un petit enfant, que même si c'était le Diable qui me le portait, je le prendrais !

Aussitôt elle vit arriver un Monsieur tout de blanc habillé, qui lui dit :
- Qu'il soit fait selon votre désir. Vous aurez un petit enfant et il sera à vous, à condition de me dire mon nom. Je reviendrais dans six mois. Si vous ne savez pas mon nom à mon retour, nous séparerons l'enfant en deux, moitié pour moitié, l'une pour vous, l'autre pour moi.

La Reine désirait tellement un enfant qu'elle accepta le marché. Et le lendemain, elle trouva dans son lit un joli petit enfant blond qui souriait.

Dans une petite case, une mère et son fils ne savaient comment se tirer de misère. La mère cependant travaillait beaucoup, comme "un mâle boeuf", mais sans profit.

- Pas pléré, lui dit son fils. Nous avons faim, mais pas pour longtemps. Aujourd'hui je pars.
- Où vas-tu, mon fils ?
- Je ne sais pas. Mais "pas ni gros poil" (n'aie pas de chagrin).

Et la mère répondit :

- Pauv' iche moins ! Ian misé raide ! (Pauvre enfant, la misère est dure!). Reste honnête. Surtout ne fais pas de dettes. Les dettes rendent l'homme poltron. Que le Bon Dieu soit avec toi.

Il partit, il marcha, il marcha, il marcha...

Il arriva dans un grand bois, s'y enfonça.

Il sentit une grande chaleur et entendit un bruit de tonnerre. Alors il monta au faîte d'un arbre.

De là, il vit le Diable devant un four et qui mettait du bois dans le four. Le Diable chantait :
"Aujourd'hui je cuis mon pain,
"Demain je cuirais ma bière,
"Et dans trois jours le fils de la Reine,
"Car la Reine ne sait pas son nom :
"CHRISOPOMPE DE POMPINASSE."
Quelle révélation !

Il descendit de l'arbre. Son pantalon s'accrocha ; il se retrouva en bas, sali, déchiré. Il courut chez sa mère.
- Iche moins ché, ça qui rivé ou ? (Mon enfant cher, que t'est-il arrivé ?)
- Maman, ne te fais pas de souci, donne-moi du linge propre. "Moins ka rupati" (je repars).
Et il s'en alla directement chez la Reine.

La Reine était bien occupée avec son enfant. Et toutes les portes du palais étaient ouvertes. Les bonnes bavardaient près des bassins.

Il entra et arriva aux pieds de la Reine. Celle-ci surprise, appela les domestiques.
- Domestiques, comme se fait-il que vous laissiez entrer ici les vagabonds ?

Le petit garçon s'approcha de la Reine et murmura de façon à n'être entendu que d'elle :
- C'est pour l'enfant.

Alors la Reine cria aux domestiques :
- Laissez-le, allez-vous-en.

Quand ils furent seuls, le petit garçon dit à la Reine :
- Dans trois jours, le Diable, le Gros Diable, sera ici ! Quel est le nom du Diable ?

La Reine avait complètement oublié le Diable. Elle resta interloquée? Comment ce petit garçon pouvait-il savoir son secret ?
- Son nom ?... Elle chercha... Leron ?... Homère ?...
- Où pas save piès ? (Vous ne savez pas du tout ?).

Alors le petit garçon grimpa sur les genoux de la Reine, s'approcha de ses oreilles et dit :
- C'est CHRISOPOMPE DE POMPINASSE.

La Reine était contente ! contente ! Elle demanda :
- Ca moins ké ba ou ? (Que vais-je te donner ?)
- Pour aujourd'hui, répondit le petit garçon, donnez-moi à manger.

On lui servit un bon repas. On lui donna à emporter un sac rempli de choux caraïbes, des bananes "tit nain", de la morue, un peu de tafia. On le rhabilla tout de blanc. Et il retrouva sa maman.

En arrivant, il posa d'un seul coup son sac sur la table. Sa figure brillait comme une clarinette neuve.

Chez la Reine, le Diable arrive. L'enfant est déjà à lui.
- Mon nom, dit le Diable !
Euh ! fait la Reine, prenant sa revanche sur le Diable,... Eudor ?... Horace ?... César ?...

Le Diable frétille, "ka fait majô" (fait le conquérant).
- Allons, dit-il, encore une seconde et demie et je fends l'enfant en deux, moitié pour moitié.

Alors la Reine se lève, son enfant dans les bras, regarde le Diable en face, dans "cocos z'yeux" (dans le blanc des yeux), et lui lance en articulant chaque syllabe :
- CHRISOPOMPE DE POMPINASSE.

Le Diable rugit. Et il s'évanouit dans un tourbillon de fumée.

Le petit garçon revint chez la Reine. Celle-ci était très heureuse. Elle l'embrassa, le fit asseoir au salon. Et lui remit un papier, long comme ça,... chiffré, timbré, sur vélin. C'était un acte de donation.

Le petit garçon but, mangea. On l'habilla de neuf, avec une belle casquette blanche. On le mit dans une grande auto : une Cadillac.

ll arriva chez sa mère :
- Maman, nous sommes riches ! Regarde ce papier ; nous avons une belle maison ; une grande propriété !

Aujourd'hui Monsieur est sur la propriété. J'ai été le voir, il fumait un "boutt" (un cigare) devant sa porte. Il cria :

- Je ne reçois pas les vagabonds.

Et il lâcha les chiens...

"Zott pas trouvé y trop comparaison ?"

Vous ne trouvez pas qu'il est trop prétentieux ?
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Chrisopompe de Pompinasse
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