Si un jour vous souhaitez faire un carnaval là bas, il vaut mieux que vous sachiez de quoi on parle :
Les Diables Rouges
Ils alimentent le mythe des esprits malicieux qui hantent le quotidien des populations caraïbes. il est dit que ces mêmes esprits profitent du Carnaval pour prendre apparence humaine et profiter de la fête en compagnie des simples mortels... Les Diables Rouges aiment taquiner et s'amuser avec la foule. Habillé de satin rouge parsemé de morceaux de miroirs et la tête cachée par un masque surmonté de cornes, ce personnage central du carnaval se déplace en dansant avec force bruits de clochettes, en brandissant un trident coloré.
Réminiscente de l'Afrique noire animiste, Aimé Césaire en a retrouvé les racines au Sénégal lors de cérémonies d'initiation. Les cornes de bovidés représente la richesse matérielle, quand aux petits miroirs du costume, ils symbolisent la richesse spirituelle et la connaissance. Ce qui était un Dieu en Afrique est devenu un diable aux Caraïbes. Le Dieu du Vaincu est devenu le Diable du vainqueur.
Les Guiablesses (les diablesses)
Habillées en noir et blanc, signe de deuil, les guiablesses vont enterrer le totem Vaval, le roi du carnaval, le dernier jour du carnaval.
Le Ka : Le son du tambour
Marianne la peau figue
Symbolise un personnage faible dont on veut se moquer. Un personnage mou, sans personnalité, sans consistance comme la "figue martiniquaise" : la banane dont on utilise les feuilles séchées pour réaliser le costume.
Neg Gwo Siwo (nègres gros sirop)
Enchaînés et enduits de mélasse de canne à sucre mélangée à la suie, ces personnages représentent une tranche de l'histoire des Caraîbes, la plus terrible : l'esclavage. Ils frayent un chemin au cortège du Carnaval dans la foule qui s'en écarte par peur de se salir et de s'y coller.
Les Touloulous
Le temps du Carnaval, les femmes guyanaises deviennent des touloulous. Rien ne transparaît dans leur deguisement, aucun centimètre de peau. Elles portent des robes par dessus des jupons, des chaussettes avec des chaussures hautes, des gants et des foulards, des loups et des fichus... Une part de mystère s'empare alors de ces femmes masquées : le mari, le voisin, le collègue... ne doivent pas les reconnaître afin de pas rompre le charme.
Le temps du Carnaval, l'ordre des choses est inversé, c'est le Touloulou qui invite l'homme à danser pour des corps à corps endiablés.
Vaval
Le Roi de la Fête ! Il préside le cortège du Carnaval. Tous les ans, il donne le ton aux Festivés. Il ne cessera sa route que le Mercredi des Cendres. Ce même jour où sera prononcée son inhumation. Mort par le feu, le Carnaval prend fin jusqu'au Carnaval suivant.
Vidé
Marée humaine défilant dans les rues, dansant, chantant à tue-tête les refrains du Carnaval. Cette foule est composée du cortège officiel du Carnaval et du public, l'accompagnant.
Les "vidés" répondent à un ordre précis :
Le "vidé" du dimanche : Pour la première sortie de Vaval, Roi du Carnaval, thèmes et tenues sont libres. Il se termine aux aurores par un "vidé-pyjamas". C'est l'exubérante parade des "mass" (masques) et des chars qui circulent dans les rues. La foule des danseurs suit au rythme d'une puissante sono ou d'un orchestre. Le rhum coule à flots.
Le lundi gras : le jour de la farce, des mariages burlesques, des couples curieusement assortis, parfois inversés.
Le mardi gras : les "mass à kon'n" (masques à cornes) ou diables rouges envahissent les rues.
Le mercredi gras : c'est le vidé du carnaval, Vaval est inhumé en place publique. Au cours d'une dernière nuit de folie, son effigie est brûlée dans une immense clameur de pleurs avec néanmoins la certitude de le voir renaître l'année suivante.